Groover

The Media House recrute sa première startup : Bienvenue à Groover !

Groover permet aux artistes d’envoyer facilement et directement leur musique à des médias, playlists et labels. Abordable et simple Groover, assure des retours de qualité ainsi que des propositions de partage concrètes (articles, ajouts en playlists…). Les fondateurs de Groover (de gauche à droite sur la photo : Rafaël COHEN, Jonas LANDMAN, Romain PALMIERI et Dorian PERRON) ont rejoint The Media House et nous racontent les prémices de leur aventure entrepreneuriale. 


Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce que vous faites ?

Groover est une plateforme web qui vise à réinventer les relations presse dans l’industrie musicale. Grâce à Groover, les artistes (et leurs représentants) peuvent envoyer facilement leur musique à des blogs, playlists et labels, de façon abordable, en étant assurés de recevoir des retours de qualité, et plus si affinités (partage en playlists, sur des blogs, sur les réseaux sociaux etc.) !


Comment l’idée vous est venue ?

Nous avons commencé à travailler sur Groover tous les 4 avec Dorian, Jonas et Rafael en Septembre 2017 dans le cadre du programme Learn2Launch à UC Berkeley (encadré par Schoolab et l’Ecole Polytechnique). Nous avons interrogé et rencontré près de 200 personnes du monde de la musique, artistes comme professionnels, et nous nous sommes rendus compte que la promotion est l’un des problèmes majeurs aujourd’hui pour les artistes en développement.

Mais c’est aussi fondamentalement de nos expériences personnelles en tant que musiciens et média musical que nous est venue l’idée d’innover dans le secteur de la musique et des relations presse. Dorian a fondé un média de musique indé et rétro, Indeflagration.fr, en 2013 et Jonas est claviériste dans le groupe de musique protodancepop ABRAXAS depuis 10 ans. Et je venais de sortir un premier EP sous le nom de SÉVIGNÉ juste avant de venir à Berkeley.


Qu’est-ce qui vous fait sortir du lit tous les matins ?

Chez Groover, nous sommes tous des passionnés de musique depuis toujours, ce qui est une forte composante de notre motivation quotidienne. Nous partageons cette envie de réaliser un produit qui aide les artistes à promouvoir plus facilement leur musique – dans un contexte où trouver des relais d’influence est crucial pour faire vivre son projet musical – et ainsi donner une voix et un écho à des artistes qui en ont besoin.


Quels sont les chiffres clés de votre structure ?

Très tôt nous avons lancé un premier produit-test pour confronter tout de suite notre concept aux utilisateurs et recevoir un maximum de retour pour améliorer notre offre.

En seulement deux mois, nous avons déjà reçu 1200 soumissions, à savoir l’envoi d’un morceau à un influenceur musical. 900 retours écrits ont été faits par nos influenceurs aux artistes, ce qui a généré 246 partages dans des blogs, radios, playlists ou sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, nous avons près de 70 influenceurs musicaux (blogs, playlists, webradios, journalistes indépendants, labels, bookers) qui utilisent régulièrement notre produit-test, parmi lesquels Délicieuse Musique, Electro Posé, Soul Kitchen, la Playlisterie ou La Vague Parallèle par exemple.  


Qu’est-ce que pensez-vous de The Media House et de sa mission, accompagner les porteurs des projets innovants dans l’univers des Médias ?

Nous sommes ravis de rejoindre The Media House et pensons que la mission de favoriser l’émergence de nouveaux médias aux formats innovants est essentielle. Avec Groover, nous attachons énormément d’importance à valoriser le travail de nos médias et influenceurs, en optimisant leur processus de découverte musicale et en les rémunérant pour la première fois pour leur activité de découverte comme de conseils aux artistes en promotion (via leurs feedbacks).

D’autant plus que Dorian et moi sommes deux anciens étudiants de l’ESSEC (E18) et alumnis de la Chaire Media Promotion 2016 (on a même fait notre mémoire de Chaire ensemble !), donc nous sommes d’autant plus heureux de pouvoir rejoindre le programme et une super équipe de mentors.


Pouvez-vous nous citer quelques exemples d’artistes qui ont utilisé votre solution ?

Plusieurs artistes français comme étrangers (américains, canadiens, belges etc.) ont déjà utilisé Groover pour envoyer leurs morceaux à nos influenceurs musicaux. Nous avons déjà certaines ‘success stories’ ! Par exemple, Surma est une jeune artiste portugaise qui a eu de super retours via Groover et plusieurs partages en playlists, radios ou sur des réseaux sociaux. Cela lui a apporté de la visibilité médiatique en prévision de sa prochaine tournée en Europe.

Nous avons eu la chance de la rencontrer, ainsi que Hugo Ferreira, le manager de son label Omnichord Records, avec Dorian lors du festival d’Eurosonic 2018 aux Pays-Bas avec lequel nous avons fait une courte vidéo dans laquelle il fait un retour d’expérience sur Groover.

Mais beaucoup d’autres artistes ont aussi eu de très bons retours comme le super groupe indie folk/rock de Boston Toledo qui va sortir son premier album Saint Sebastian, ou encore les français Black Lilys et INDOLORE.


Justement, dites-nous-en un peu plus à propos des clients auxquels vous vous adressez. Quel est votre business model ?

Nous visons principalement deux types de clients : les artistes en promotion cherchant à contacter des médias et les représentants d’artistes (RP, agences, labels managers).

Notre business model est un système de commission innovant qui se déroule en plusieurs étapes. L’artiste ou son représentant envoie son morceau à un ou plusieurs influenceurs de son choix, ce qui coûte 2€ par influenceur (selon notre pricing actuel). Si l’influenceur écoute le morceau et fait un feedback à l’artiste, il obtient 1€ par feedback, et ce, qu’il partage le morceau ou non, lui permettant de garder sa totale indépendance éditoriale. Groover conserve 1€ sur les 2€ payés par l’artiste. Nous assurons à l’artiste d’avoir des feedbacks et retours clairs et constructifs sur sa musique. Si aucun feedback n’est effectué, alors nous remboursons automatiquement l’artiste.


Quelles sont les prochaines étapes de votre développement ?

Notre prochaine étape est le développement d’une plateforme pleinement fonctionnelle. Deux développeurs de l’école 42, Timothé et Maxime, nous ont déjà rejoint en stage pour accompagner le développement web et nous visons un lancement courant Avril. En parallèle, nous continuons d’étendre notre base clients d’artistes en testant en permanence de nouvelles méthodes d’acquisition avant le lancement de la v1.

Un immense enjeu de développement également est le recrutement et la fidélisation de nouveaux médias et influenceurs musicaux, et nous souhaitons étendre notre offre au cours de l’année à la fois à de nouveaux genres musicaux, comme le rap et la musique urbaine, ainsi qu’à de nouveaux pays européens (UK, Allemagne, Scandinavie notamment).


Vous envisagez de diversifier votre business vers d’autres secteurs ?

Très bonne question ! En effet, nous avons observé beaucoup de similarités avec les secteurs du cinéma ou de l’édition, notamment dans la difficulté à entrer en contact et obtenir des réponses de la part de professionnels des milieux artistiques qui reçoivent un raz-de-marée d’emails chaque jour. Il faudra bien évidemment tester et reprendre le processus d’apprentissage déjà effectué pour la musique mais c’est quelque chose que nous avons complètement en tête pour le futur !


Est-ce que vous prévoyez de vous développer à l’international ? Si oui, dans quels pays exactement ? et pourquoi ceux-ci ?

Ayant une stratégie ‘first-to-market’ en Europe, nous cherchons à sécuriser au mieux le marché des influenceurs musicaux français dans un premier temps puis à nous étendre pays par pays là où le secteur musical est particulièrement développé (UK, Allemagne, Scandinavie par exemple). Nous prévoyons de rentrer en contact dès cet été avec de nouveaux influenceurs européens.

Côté artiste, notre service est ainsi résolument global pour tout musicien cherchant à promouvoir sa musique en Europe. Nous avons déjà plusieurs artistes américains, portugais, canadiens qui ont utilisé notre produit-test actuel.


L’un des gros enjeux aujourd’hui pour les start-up qui se lancent, est de trouver leur CTO. Comment avez-vous procédé ?

Toute l’équipe – dont Jonas, le CTO qui vient de l’Ecole Polytechnique – s’est rencontrée à UC Berkeley lors du programme Learn2Launch. Au départ, nous travaillions tous les quatre sur l’idéation, les interviews clients, la vision du produit, et on s’est tout de suite super bien entendu grâce à notre passion commune pour la musique, notre alignement de vision et nos compétences et personnalités complémentaires. Donc pour nous ça s’est fait plutôt facilement et naturellement ; ce qui est une chance énorme.


Vous aviez envie de travailler dans ce secteur/marché/milieu dès le départ, d’une manière ou d’une autre ?

Nous étions tous les quatre passionnés par le secteur de la musique, des médias et de la culture. On avait déjà plusieurs projets et expériences là-dedans, donc c’est sûr que ça nous trottait en tête, et Groover a été le véritable tournant pour se lancer !


Et pourquoi le choix de l’entrepreneuriat ?

Principalement pour avoir des responsabilités ainsi qu’un impact et une vision complète sur son travail au quotidien. En plus, on la chance de travailler dans un secteur de passionnés, ce qui rend aussi la chose d’autant plus plaisante.


Avez-vous été tout de suite soutenus par votre entourage ?

Complétement ! Nous avons la chance d’avoir des familles qui nous encouragent et nous supportent, ainsi qu’un réseau d’amis et de connaissances qui nous soutiennent. 


Propos recueillis par @LuisaMaschio pour The Media House